A l'occasion d'un détour de la dernière (?) note de ce malheureux Johan Vandelanotte, on a appris que le canard "BHV" était toujours vivant. Et l'on a donc appris qu'il était donc toujours sérieusement considéré de diviser B de HV.
"Het staat in de sterren geschreven" a un jour déclaré un ancien Premier Ministre, mieux dans son rôle comme bourgmestre de Vilvorde. Personnellement, je ne mélange pas astrologie et démocratie.
Que le "Mouvement Flamand" réclame, aussi, la partition de l'arrondissement de Bruxelles, créé en février 1800, quoi de plus normal? Cette question cruciale ne demande-t-elle pas une solution urgente? Ce qui me chagrine pourtant, c'est l'attitude de certains Belges, francophones, qui trouvent cette exigence normale; ils raisonnent ainsi: "Les nantis qui ont choisi de s'installer en Flandres l'ont fait en connaissance de cause et n'ont qu'à assumer".
J'ai donc personnellement fait partie de ces "nantis" pendant plus de 25 ans, et sans même m'en être aperçu. En effet, Bruxellois de naissance, j'aurais souhaité pouvoir m'installer dans ma ville une fois mes études terminées. Malheureusement, disposant de moyens trop modestes, cela ne m'a pas été possible. Le Brabant dit wallon était loin et cher, le Brabant dit flamand n'était qu'à un jet de pierre, et les prix y étaient abordables. J'ai donc choisi de m'installer, en 1974, à Hoeilaart, commune du canton judiciaire et électoral d'Ixelles, dans l'arrondissement de Bruxelles, rebaptisé en 1963 et par souci de simplicité "Bruxelles-Hal-Vilvorde". Je me suis donc exilé, en toute connaissance de cause, d'un canton de cet arrondissement dans un autre canton du même arrondissement.
En tant qu'Ancien Belge, je n'avais cependant pas perçu qu'on allait changer les règles du jeu après le début de la partie. Oui, l'Administration Communale fonctionnait en flamand, et quoi de plus normal dans une commune qui ne comptait une proportion de locuteurs français qu'à peine trois fois supérieure à la proportion des locuteurs flamands de la métropole voisine. Au moins, ça c'était une règle plus ou moins bien établie depuis l'entre-deux-guerres. Cela ne m'a guère traumatisé car, travaillant à temps plein, je n'ai guère eu le loisir de me rendre dans ma maison communale que cinq ou six fois durant ces 25 années.
Les commerçants et restaurateurs du village, avisés comme tous les bons commerçants, affichaient pour la plupart des enseignes au moins bilingues. Cela faisait partie du paysage. Et puis les choses ont tout doucement commencé à changer. Barbouillages, enseignes tronquées, jusqu'à même plus d'enseigne du tout pour un nouveau commerce: la jeune femme qui venait de lancer ce nouveau magasin m'a confié avoir préféré cette "solution" plutôt que de céder aux pressions "amicales" qui s'étaient manifestées dès l'annonce de l'ouverture prochaine de son commerce. Elle était flamande, comme la plupart des commerçants du village. Et triste.
Les petits soucis se sont multipliés, insidieusement. Le sommet du grotesque fut atteint lorsque Belgacom supprima la possibilité d'atteindre le numéro des renseignements téléphoniques en français.
Mais, malgré cela, les règles démocratiques fondamentales subsistaient. À Hoeilaart, comme dans tout l'arrondissement, chacun continuait à bénéficier lors des élections législatives du droit de vote pour tous les partis en lice, un privilège unique dans le pays car dans tous les autres arrondissements un tri préalable est opéré, ne laissant aux citoyens le choix que de listes en phase avec la Région. La Région? Quand il s'agit d'élections "Fédérales"?! Je ne vois pas bien le rapport.
Et puis, car c'était inscrit dans les astres de Vilvorde, il a été question d'abolir ce privilège démocratique dans HV. Et il en est toujours question aujourd'hui. En fait, certains ne s'intéressent qu'à cela: réduire les droits de certains de leurs compatriotes. Et même pas pour accroître les leurs; juste pour le plaisir de brimer les autres...
N'ayant plus le besoin d'une maison assez grande pour y élever des enfants désormais envolés, étant aussi désormais suffisamment riche pour pouvoir vivre à Bruxelles, et ne souhaitant pas me retrouver au coeur du blocage qui toucherait la Belgique suite aux élections de 2003, j'ai décidé de quitter Hoeilaart.
Je me suis trompé. Le blocage n'est pas intervenu en 2003. Il a fallu attendre 2010 pour qu'il se produise. On peut parfois se tromper, hein Jean-Luc?